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News : Une vision de la transparence est établie pour favoriser une action climatique forte en Afrique

Technical resources for implementing the measurement, reporting and verification arrangements under the Convention and the enhanced transparency framework under the Paris Agreement.
Une vision de la transparence est établie pour favoriser une action climatique forte en Afrique

ONU Climat Infos, 15 septembre 2022 - Des ministres et d’autres dirigeants régionaux et internationaux se sont réunis avec d’autres décideurs politiques à l'occasion de la Semaine Africaine du Climat 2022 à Libreville, Gabon, au début du mois, pour établir leur vision d’une mise en œuvre ambitieuse des nouvelles dispositions pour la transparence, en vertu de l'Accord de Paris.

 

Les discussions étaient conçues pour faciliter la mise en place du nouveau cadre de transparence renforcé (CTR) qui s’appuie sur le processus de mesures, de déclaration et de vérification de la CCNUCC et du protocole de Kyoto. Le nouveau CTR universel prévoit que tous les pays communiquent tous les deux ans des informations transparentes sur l'action et le soutien en faveur du climat, y compris la mise en œuvre et la réalisation de leurs Contributions Déterminées au niveau National (CDN), qui constituent des plans d’action climat de l’Accord de Paris.

 

Les ministres et d’autres dirigeants régionaux et internationaux ont souligné que le CTR permet aux pays non seulement de se conformer à leurs obligations internationales, mais aussi de bénéficier de données pertinentes recueillies et déclarées en vertu des processus de la CCNUCC et celui de vérification. Ceci les aidera à renforcer leurs plans pour réduire les émissions de gaz à effets de serre et s’adapter au changement climatique, et à être mieux armés pour mobiliser les moyens financiers et le support à leur mise en œuvre.

 

De plus, des dizaines de décideurs nationaux et d'experts internationaux ont échangé leurs expériences et leurs perspectives à propos des défis et des possibilités d'action climatique plus rapide et plus forte offerts par le CTR. Ils ont discuté des divers aspects de la façon dont la transparence peut favoriser le processus des CDN, notamment le suivi et l'évaluation de l'adaptation et des transitions justes, le suivi du financement climatique et le développement des capacités correspondantes.

 

Les impacts négatifs de l'urgence climatique s'accélérant partout, les ministres ont souligné l'urgence pour les nations d'avancer dans la mise en œuvre de leurs plans climatiques nationaux tout en mettant en place de solides mécanismes de transparence.

 

« Nous prenons la transparence au sérieux, l'Ouganda est responsable chez lui devant son peuple, nous devons être responsables devant la communauté mondiale. La transparence permet également aux pays d'identifier les financements, le développement technologique, les transferts, le renforcement des capacités sous différents angles », a déclaré Beatrice Atim Anywar, Ministre d'État chargée de l'Environnement en Ouganda.

 

« Les données partagées en matière de transparence peuvent être utilisées de manière adéquate, et elles nous donnent également, en tant que dirigeants, la possibilité de prendre des décisions en connaissance de cause. Elles améliorent également la possibilité d'accéder aux institutions financières et au renforcement des capacités qui peuvent soutenir les pays en développement », a-t-elle ajouté.

 

Gilberto Da Piedade Verissimo, Président de la Communauté Économique des États d'Afrique Centrale (CEEAC), a déclaré : « À la lumière des avertissements de nos scientifiques, le renforcement de notre action commune contre les effets néfastes du changement climatique n’est plus négociable. Cette région de l’Afrique et du monde se singularise par ses écosystèmes forestiers tropicaux, et d’importants projets sont engagés pour apporter des solutions durables à la lutte contre le changement climatique avec, entre autres, une diplomatie climatique efficace. »     

 

« Nous avons besoin de renforcer nos capacités en matière de transparence climatique. Dans ce sens, le Centre Régional pour la Transparence, en partenariat avec l’ICAT, est une première mondiale. »

 

Le nouveau Centre Régional de Transparence de l'Action Climatique pour l'Afrique Centrale, hébergé par la CEEAC avec un centre à Douala au Cameroun, soutiendra les 11 États-membres de la CEEAC.

 

Arlette Soudan-Nonault, Ministre du Tourisme et de l'Environnement de la République du Congo-Brazzaville, a souligné l'importance de renforcer la transparence et a remercié l'ICAT pour le financement du nouveau centre régional.

 

La ministre congolaise a commencé par rappeler aux participants l'importance de la région du bassin du Congo pour la stabilité climatique mondiale.

 

« Les tourbières de la cuvette centrale du Congo séquestrent à elles seules 31 milliards de tonnes de CO2, soit 30 fois plus que les forêts du bassin du Congo, 20 fois les émissions annuelles des EU et 3 à 4 années d’émissions de gaz à effet de serre de la planète. Elles sont à la fois un trésor pour l’humanité et une bombe à retardement. D’où l’impérieuse nécessité de faire sauter le verrou de l’accession de l’Afrique à la finance carbone. »

 

S'exprimant également sur l'importance du financement du climat, Lee White, Ministre des Forêts, des Océans, de l'Environnement et du Changement Climatique du Gabon, a appelé à une plus grande transparence pour suivre le soutien des pays développés aux pays en développement.

 

« Tous les pays en voie de développement n’ont pas investi autant que le Gabon, et ont besoin d’appui technologique et de renforcement de leurs capacités de la part des pays développés. Nous avons au Gabon une politique très claire de transparence, certains pays développés pourraient s’inspirer de notre position. » a-t-il déclaré.

 

Kavydass Ramano, Ministre Mauricien de l'Environnement, de la Gestion des Déchets Solides et du Changement Climatique, a également partagé sa vision de la transparence en soulignant la nécessité de suivre le financement du climat.

 

« Nous partageons la préoccupation de tout un chacun en ce qui concerne la question du cadre de transparence renforcé, la transparence à la fois en termes de CDN, et en termes d’outils de financement. Le cadre juridique, l’engagement des personnes appropriées, le renforcement des capacités et le partage des connaissances sont des ingrédients clés pour faire bouger les choses, » a-t-il ajouté.

 

Gilberto Silva, Ministre de l'Agriculture et de l'Environnement du Cap-Vert, a expliqué que

« L’Afrique a une belle opportunité de se développer tout en se maintenant comme un continent de référence en matière de faibles émissions. »

 

« Pour renforcer la transparence et mettre en œuvre le mécanisme de transparence renforcé chez nous, nous avons quelques besoins mais il y a des acquis au niveau de l’administration. Nous pensons que c’est un bon moment pour la construction plus consolidée du cadre de transparence renforcé tout en profitant de l’opportunité de renforcement des capacités », a-t-il conclu.

 

« Sans transparence, la mise en œuvre de toutes les actions, promesses et engagements n'a aucune valeur » a déclaré Ovais Sarmad, Secrétaire Exécutif Adjoint de la CCNUCC.

 

« L'important n'est pas de savoir d'où l'on part, mais de prendre dès maintenant les mesures qui s'imposent. Une attention particulière doit être accordée au renforcement des dispositions institutionnelles et au développement des capacités et des compétences."

 

Outre le renforcement des capacités institutionnelles, les gouvernements doivent faire participer toutes les parties prenantes à la mise en œuvre de leurs plans climatiques nationaux. L'importance d'impliquer le secteur privé a été soulignée par Bogolo Kenewendo, Directrice Afrique et Conseillère Spéciale des Champions de Haut Niveau, qui a déclaré :

 

« Le secteur privé est une partie requise très importante de l'action climatique afin d'augmenter toute ambition dans la durée et d'atteindre tout objectif à long terme que le continent a en relation avec l'accord de Paris. L'Afrique n'a qu'une part de 0,4 % du total mondial des obligations vertes, nous n'avons pas prévu la participation du secteur privé ni mobilisé le financement climatique sur le continent."

 

« Il est très important dans les rapports émis par les pays africains qu'il y ait une référence très forte et un appel en faveur d’une stratégie globale de financement du climat qui inclut le financement de la part du secteur privé national et international, et avoir ces plans d'investissement dans les CDN. » a-t-elle ajouté.

 

Le renforcement des dispositions institutionnelles et de l'engagement des parties prenantes dans la région a été l'un des sujets abordés par les hauts représentants des pays, qui ont également parlé des avantages sociaux et économiques nationaux de la mise en place de systèmes de transparence solides. Les décideurs politiques nationaux et les experts internationaux ont échangé sur les besoins et les opportunités existantes pour accéder à un soutien financier et de renforcement des capacités pour la transparence.

 

Lors de la clôture du Dialogue Afrique, Jigme, Responsable de la Division de la Transparence à la CCNUCC a déclaré : « L'échange de politiques de haut niveau a créé un espace permettant aux experts nationaux d'entendre directement des ministres, des hauts responsables politiques et des dirigeants régionaux et internationaux leur vision de la mise en œuvre du CTR ainsi que les co-bénéfices que la transparence peut apporter à leurs pays. Ce premier dialogue régional africain a permis de définir une orientation politique claire en faveur d'une participation universelle au CTR, l'objectif étant que tous les pays soumettent leurs rapports sur l'action climatique d'ici au 31 décembre 2024, conformément à l'échéance fixée dans l'Accord de Paris. »


Henning Wuester, Director de l’ICAT, a dit : « C'est l'année de l'Afrique dans le processus de changement climatique. La transparence est l'épine dorsale de l'Accord de Paris. Il est donc de bon augure pour l'avenir de l'Accord de Paris que ce sujet soit discuté ici, au cœur de l'Afrique, d'une manière qui résonne aux plus hauts niveaux politiques. La transparence est un catalyseur ; c'est un service qui permettra de faire des CDN un outil utile à l'élaboration des politiques », a-t-il déclaré.

 

Le Dialogue Afrique a donné le coup d'envoi d'une série de dialogues régionaux sur le cadre de transparence renforcé, qui seront organisés dans le cadre des Semaines Climat Régionales du CCNUCC. Le Secrétariat des Nations Unies pour le Changement Climatique, l'Initiative pour la Transparence de l'Action Climatique (ICAT) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), avec le soutien d'organisations régionales, telles que le COMESA la CEEAC et PATPA, ont organisé le premier dialogue régional à propos du CTR durant la Semaine Climat Afrique 2022. Les prochains dialogues régionaux auront lieu lors des semaines du climat MENA et Asie-Pacifique de 2023.

 

Pour en savoir plus sur le cadre de transparence renforcé, visitez le site web des Nations unies sur le changement climatique et consultez le Manuel de référence et le Handbook du Cadre de Transparence Renforcé.

Ouverture du Dialogue Africain avec (de gauche à droite) Mariana Castaño Cano, Bogolo Kenewendo, Gilberto Da Piedade Verissimo, Beatrice Atim Anywar, Ovais Sarmad, Henning Wuester, Jigme et Kavydass Ramano / Crédit photo: UN Climate Change